Qu’est-ce qu’une éco-font ?
Dans le print
Une éco-font est une typographie utilisant moins d’encre que la moyenne. Pour savoir si une typographie est écologique, il y a plusieurs critères à étudier :
- Taille : plus elle est petite, moins elle consomme d’encre.
- Espace entre les caractères ou crénage : plus il est important, plus les phrases prennent de la place sur le visuel et plus il y a de pages.
- Graisse : plus elle est importante, plus il faut de l’encre.
Si vous souhaitez en apprendre davantage sur la quantité d’encre consommée par les typographies, je vous invite à lire l’article de Faustine Najman : Quelles sont les typographies les plus économes en encre ?
Vous pouvez également utiliser des éco-font comme :
Créée par Spranq, une société de communication néerlandaise en 2009. Elle permet d’économiser environ 28 % d’encre grâce à des trous percés dans les lettres.
Née d’une collaboration entre la marque de papeterie Ryman Stationery et l’agence de communication Grey London. Elle permet de faire 33 % d’économie d’encre grâce à des strates blanches à l’intérieur des lettres.
Ces deux typographies sont gratuites, si vous souhaitez en découvrir d’autres, je vous conseille de consulter l’ouvrage L’éco-conception pour les graphistes de Lucile Quero.
Des logiciels comme Ecofont permettent de réduire de moitié la quantité d’encre nécessaire à l’impression en perforant les caractères de trous invisibles à l’œil nu. Cependant, ce logiciel ne fonctionne que sur Windows pour une liste réduite de typographies.
Dans le digital
Il n’existe pas de police web à proprement écologique. Ce qui pollue, ce n’est pas leur taille, mais leur poids. Choisissez moins de deux typographies et privilégiez les polices standard présentes sur l’ordinateur de l’utilisateur.
“En 2022, le poids moyen d’une police web représente 138 Ko, soit 6 % du poids de la page. C’est plus du double du poids moyen des polices en 2010 (HTTP Archive). Si l’on utilise les polices pré-installées dans le terminal, alors l’utilisateur n’a pas besoin de télécharger de police supplémentaire, réduisant l’usage de la bande passante et accélérant le chargement du site.”
Source : Le guide d’éco-conception de services numériques
des Designers Éthiques
Toutefois, si vous ne désirez pas utiliser des typographies systèmes pour des raisons d’identité de marque, voici deux possibilités :
- Une variable font : un seul fichier contenant toutes les variations de style et de graisse plutôt que la somme de tous les fichiers qui finalement est plus lourde.
- Le format WOFF2, plus léger
⚠️ Certaines anciennes versions des navigateurs ne sont pas en capacité d’afficher ce type de format. Si vous souhaitez approfondir ce sujet, je vous invite à consulter la fiche n°32 du référentiel des 115 bonnes pratiques d’écoconception de Frédéric Bordage.
Ce qu’il faut savoir sur l’accessibilité numérique
La lecture est influencée par la morphologie des lettres. L’accessibilité permet de rendre la lecture la plus fluide possible. Pour rendre vos textes accessibles à tous les utilisateurs, voici des recommandations pour choisir votre typographie, et rédiger vos contenus :
- les lettres, dîtes miroirs, se ressemblent trop comme « d », « q », « b », « p ». Difficile à différencier hein ? Attendez de voir la suite…
- les imposteurs, ce sont des caractères tellement semblables qu’ils peuvent se faire passer pour d’autres. Ça ne vous parle pas ? « I », « L », « 1 » Alors qui est qui ? Le premier est un « i » majuscule, le deuxième est un « l » majuscule et le dernier est le chiffre 1.
- la hauteur des majuscules est différente de celle des minuscules.
- l’ouverture doit être assez importante afin de pouvoir distinguer les lettres : comme le « c » et le « o ».
Si cela vous intéresse, voici une liste, non exhaustive, de typographie accessible :
- Bespoke Sans
- Signika Negative
- Luciole
- Atkinson Hyperlegible
- PT Sans